Laurie Strode est de retour pour un affrontement final avec Michael Myers, le personnage masqué qui la hante depuis qu’elle a échappé de justesse à sa folie meurtrière le soir d’Halloween 40 ans plus tôt.

Comment peut-on résumer Halloween ?
C’est une question qui pourrait être rhétorique, parce qu’il y a eu des films depuis Halloween : La nuit des masques réalisé par John Carpenter dans les années 70. Pour être précis, si on ne compte pas le reboot de David Gordon Green, c’est une saga qui compte 10 épisodes. D’une ambiance qu’imposait le maître de l’horreur, devenant ainsi la référence du slasher, on arrive à une forme de cirque. Je n’ai pas osé m’aventurer dans les profondeurs de la drôle histoire de Michael Myers, mais quand j’écoute le Shitlist consacré à la saga Halloween, tout cela est un sacré bordel. Un petit coup de balai ne serait pas de tout refus.
Tout ce que j’aimais dans le film de Carpenter, se retrouve dans celui de Gordon Green. Je dirais même que Halloween de 2018 a une lecture qui me passionne. Halloween 2 venait d’une envie des producteurs dans lequel le maître de l’horreur s’est retrouvé bloqué en étant contraint d’avoir écrit un lien familial ridicule entre Myers et Laurie. L’œuvre de Green résulte d’une envie narrative de comment survivons nous à un tel traumatisme. En tant que spectateur on se rappel de cet affrontement, dans lequel on peut avoir des frissons. Bien que le film ait mal vieilli. Pour le personnage de Jamie Lee Curtis, ce malheureux épisode, dans lequel elle a perdu ses amis, l’a marqué à tout jamais. On voit cette femme qui a perdu toute forme d’humanité. On dit souvent que le masque de Myers incarne le mal, mais elle aussi est plongé dedans.
Plus qu’une envie de revanche, c’est un film qui interroge sur le mal, sur la violence. On en parlera, quand on évoquera Halloween Kills, mais quand la saga de Gordon Green parle du fait que Michael Myers est une forme de monstre se nourrissant de la haine et du K.O, ce n’est pas anodin. En attendant, il serait malvenu de parler d’une forme de plaisir devant tout les meurtres qu’il commet. On sent que le cinéaste veut en faire quelque chose d’effrayant. Carpenter avait fait quelque chose d’intéressant avec les moyens du bord, notamment avec ce fameux thème qui hante nos soirées du 31 octobre. Pour ce film, on va bien plus loin. On n’arrive pas à voir ou est la limite. Si jamais on pouvait rire d’Halloween, on pourrait maintenant être effrayé de l’approche de cette fête. Du moins aux Etats-Unis
Quand on regarde Halloween, c’est aussi pour l’affrontement Myers/Laurie. Celui-ci a une tournure intéressante. Pour rappel, quarante ans séparent les événements du premier film avec le reboot. Tout cette œuvre se concentre sur le personnage de Jamie Lee Curtis rongé par le mal, s’entraînant pour cet événement. Elle est plongée dans une obscurité. Le vécu de Strode n’a pas besoin d’être raconté, tout est expliqué dans ce combat. Gordon Green ne s’arrête pas à la violence, il en fait le moteur de vie des deux personnages. Myers n’existe que par la violence, il s’en nourrit. Laurie Strode est envahit, par ce traumatisme. Cela explique sa collection d’armes, l’éloignement avec sa fille, ou encore sa forteresse. Il y a des raisons explicables face à ce que fait ce personnage, mais on peut y voir un reflet sur une folie de la population américaine conservatrice pro arme. En gros, des gens nageant dans un déni, pensant absolument qu’il faut se défendre.
Halloween se conclut par cet affrontement, jamais décevant. Même si le sous-texte de Kills, est intéressant, avec du recul, je me dis que si on avait juste eu ce film. Cela aurait été satisfaisant. Le film de Gordon Green permet à Halloween de retrouver une importance en remettant en avant le mal de ce sombre personnage. Mais, acceptons que Kills existe par sa position politique. Halloween de 2018 est une bonne introduction à la thématique de cette trilogie, qui n’est pas forcément que le mal, mais plutôt que l’être humain décide d’incarner ce mal.

Halloween est un film de David Gordon Green, écrit par David Gordon Green, Danny McBride et Jeff Fradley. Avec Jamie Lee Curtis, Judy Greer, Andi Matichak, Will Patton et James Jude Courtney
Votre commentaire